Bourses d’études à destination de jeunes femmes en Afghanistan : nouvelle réalité, nouvelle voie

30 November 2022

La plupart du temps au sein de KBF CANADA, nous sommes assez impressionnés et touchés par les initiatives extraordinaires qui sont réalisées partout dans le monde par les organisations avec lesquelles nous collaborons. Il nous arrive très souvent de les comparer à « de véritables petits miracles ».

Mais comme beaucoup d’autres personnes, nous n’oublierons jamais le 15 août 2021 – le jour où les talibans sont entrés dans Kaboul. Nous étions alors en train de conclure un accord avec l’université Gawharshad à Kaboul dans le cadre d’un projet à long terme visant à soutenir la scolarité des jeunes femmes.

Au cours des semaines qui ont précédé cette journée, la situation nous préoccupait naturellement, mais tout semblait indiquer que la capitale ne tomberait pas aux mains des talibans. D’ailleurs, lors d’une réunion organisée quelques jours avant leur entrée dans Kaboul, nous avons appris que l’année scolaire serait effectivement retardée, mais en raison de la COVID.

L’étincelle

Cette initiative a vu le jour sous l’impulsion d’un groupe de femmes farouchement engagées faisant partie de l’organisation « University Women Helping Afghan Women » (UWHAW), un groupe d’étude et d’intérêt de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités, basé à Ottawa.

KBF CANADA a entamé une collaboration avec l’UWHAW en 2020 afin de mettre en œuvre ce projet. Nous nous réjouissions vraiment à l’idée de lancer l’année scolaire 2021 avec un nouveau groupe de six jeunes Afghanes enthousiastes et motivées.

Une nouvelle réalité dramatique

Les conséquences du retour au pouvoir des talibans à Kaboul sont désastreuses. Non seulement les femmes ne sont plus admises dans les universités, mais l’Afghanistan est aujourd’hui le seul pays du monde qui interdit aux filles de recevoir un enseignement secondaire. Il s’agit d’une violation de leur droit à l’éducation. Cette situation augmente également le risque direct de mariage et de grossesse précoces, de violence fondée sur le genre et bien plus encore.

Une nouvelle orientation

Force est de constater qu’il n’a vraiment pas été facile de changer de cap. Nous avions toutefois la ferme conviction qu’il était primordial d’utiliser ces fonds à bon escient, de manière à ce que les femmes afghanes puissent en profiter au mieux.

Après l’examen de multiples possibilités, et comme il n’est plus possible de transférer des fonds en Afghanistan à cause de la législation antiterroriste, les fonds obtenus serviront désormais à aider des femmes afghanes réfugiées qui arrivent au Canada. Nous avons le plaisir d’annoncer que les fonds initialement prévus pour soutenir les femmes au sein de l’université Gawharshad serviront à financer la bourse d’études d’une réfugiée afghane au Collège Algonquin à Ottawa.

De gauche à droite : Patricia Duffey, Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (FCFDU) – Ottawa, présidente, Fonds de bourses d’études ; Lorna Bickerton, FCFDU-Ottawa et UWHAW ; Jorgensen-Lane, responsable, Service de bourses et d’aide financière, Collège Algonquin.

« Les femmes afghanes réfugiées connaissent des souffrances et des bouleversements inimaginables, y compris l’interruption de leurs études », a déclaré Mark Savenkoff, vice-président, Avancement et stratégie, Collège Algonquin. « [Cette bourse] constituera une source permanente d’aide financière qui permettra à des femmes afghanes d’accéder à une éducation de qualité et à des programmes de formation professionnelle. »

Merci.

KBF CANADA tient à remercier tous les Canadiens et Canadiennes qui ont offert à des Afghanes la chance de poursuivre leurs études. Les mécanismes de la bourse d’études ont peut-être changé, mais son esprit reste identique.

 

Pour en savoir plus sur la bourse d’études, veuillez contacter Lorna Bickerton à l’adresse[email protected]