Élargir la liberté de choix des femmes au Nigeria et dans la région du Sahel

30 June 2020

Au Nigeria et dans la région du Sahel en Afrique, plusieurs millions de femmes souhaitent éviter une grossesse mais n’ont pas accès à des moyens de contraception. MSI s’efforce de remédier à cette situation et exerce une réelle influence en apportant son aide à des millions de femmes dans cette région du monde.

Le 11 juin, Effiom Effiom, directeur du bureau national de MSI au Nigeria, et Sanou Gning, directrice du bureau régional de MSI au Sahel, ont participé à une discussion en ligne avec Benoît Fontaine, directeur général de la Fondation KBF Canada, et la professeure Shelley Clark, directrice fondatrice du Centre de recherche sur la dynamique des populations à l’université McGill.

Cette discussion organisée par KBF Canada a porté sur la santé génésique et les droits en matière de procréation au Nigeria et au Sahel.

Les raisons pour lesquelles la santé génésique et les droits en matière de procréation sont importants

Effiom Effiom et Sanou Gning ont décrit les graves problèmes que doivent affronter les femmes et les filles de cette région du monde. Faute de moyens de contraception disponibles, les taux de fertilité sont élevés – l’on ne dénombre pas moins de sept enfants par femme. La professeure Clark a souligné que le mariage d’enfants était une pratique courante dans ces régions. Les filles et les jeunes femmes ont donc souvent des enfants avant même que leur corps y soit prêt. Bon nombre de femmes et de filles n’ont, par ailleurs, pas accès à un personnel qualifié pour assister leurs accouchements et font face à d’autres complications qui se traduisent par un taux élevé de décès liés à la grossesse.

La liberté pour les femmes de choisir d’avoir des enfants si elles le souhaitent et quand elles le désirent est primordiale à leur autonomisation économique. Elle leur permet d’achever leur scolarité et d’espacer les naissances afin de protéger leur santé. À cause des grossesses et des mariages précoces, beaucoup de femmes sont contraintes d’abandonner l’école – mais la contraception peut briser le cycle de la pauvreté et promouvoir l’égalité des genres.

Venir en aide aux personnes les plus marginalisées

MSI s’efforce de mettre des moyens de contraception à disposition des communautés les plus marginalisées, en particulier des femmes en situation d’extrême pauvreté. Pour ces femmes exposées à la pauvreté, les soins de santé génésique peuvent paraître un luxe mais, en réalité, la contraception est vitale pour leur bien-être.

MSI lutte également contre les barrières culturelles. L’organisation étudie la meilleure façon d’intégrer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires et, même si ce n’est pas encore d’actualité, le fait d’en parler constitue un pas dans la bonne direction.

La santé génésique et les droits en matière de procréation englobent le droit d’avoir accès à un avortement sans risque. MSI garantit l’accès à des services d’avortement dans les limites de la loi et s’efforce, le cas échéant, de modifier la législation. Les femmes de ces pays du monde ont un besoin urgent de services sûrs : dans cette région, quatre avortements sur cinq sont pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité. En raison de lois restrictives, demander un avortement est l’une des principales raisons pour lesquelles les femmes sont envoyées en prison. La mise à disposition de services juridiques sûrs – et de soins vitaux après un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses – permet aux femmes de prendre leur avenir en main.

Maintenir le rythme malgré la Covid-19

La Covid-19 a posé de nouveaux défis. Effiom Effiom et Sanou Gning ont expliqué que MSI s’employait à obtenir des équipements de protection individuelle (EPI) pour les prestataires de service et à pallier les pénuries de fournitures essentielles telles que les stérilets. Malgré ces nouveaux défis, MSI trouve des moyens innovants de maintenir en place les services offerts aux femmes. L’organisation a collaboré avec des gouvernements et des ministères de la santé pour que la santé génésique soit considérée comme un service essentiel. Elle se sert des centres de contact et des réseaux sociaux pour poursuivre son travail de sensibilisation auprès des femmes et, en particulier, des adolescentes.

Renforcer le pouvoir d’action des femmes dans le monde entier

La Fondation KBF Canada s’est associée à MSI afin de donner aux femmes et aux filles des choix en matière de procréation et de soutenir la mission salutaire de MSI dans la région du Sahel. Malgré des difficultés importantes, MSI obtient des résultats au Nigeria et dans la région du Sahel. Avec l’aide de KBF Canada, de ses donateurs qui ont décidé de soutenir ce projet et d’autres bienfaiteurs généreux, Effiom Effiom et Sanou Gning sont convaincus qu’ils viendront en aide à un nombre encore plus important de femmes grâce aux moyens de contraception et à des services d’avortement sans risque.