Surmontons les obstacles et brisons le « plafond de verre » : KBF Canada prend en charge la formation de femmes issues de minorités qui souhaitent s’engager dans la société

4 December 2020

Avec le soutien d’une donatrice canadienne, Rebecca Gardiner, KBF Canada lance la phase suivante de Take Office, anciennement connue sous le nom du Countdown Project créé par Jeri Powell aux États-Unis. L’objectif de ce projet de formation est de permettre aux femmes issues de minorités de poursuivre une carrière en politique et dans la fonction publique, et ce de manière totalement non partisane.

Jeri Powell, fondatrice de Take Office

« Il y a tellement de façons différentes pour les femmes de parvenir à ce que leur nom figure sur un bulletin de vote », explique Jeri Powell. « Nous voulons créer un espace afin de soutenir les femmes sur différentes voies et de diverses manières pour participer à ce processus. »

Ouvrir la voie du pouvoir aux femmes

Un siècle après l’obtention du droit de vote par les femmes aux États-Unis, la gent féminine reste très largement sous-représentée dans la fonction publique. L’an dernier, les États-Unis se trouvaient toujours au 76e rang mondial dans le domaine de l’égalité entre les sexes, sur la base du nombre de femmes servant à la Chambre des représentants. Le pays n’a pas encore élu de femme présidente et la représentation féminine au sein des organes législatifs oscille autour des 30 %. Les recherches montrent que les femmes ont autant de chances de gagner une fois que leur nom figure sur le bulletin de vote et de réussir à un poste auquel elles sont élues. Les femmes ont toutefois moins de chances de voir leur nom figurer sur un bulletin de vote, car elles sont généralement moins susceptibles de se faire repérer par des « gatekeepers » ou gardiens, elles accèdent moins facilement à des mentors et à des personnalités influentes et elles réunissent moins de fonds que les hommes, entre autres facteurs.

Jeri Powell, avocate, défenseure, consultante et membre du corps enseignant de l’université de Columbia, est déterminée à éliminer ces obstacles courants qui empêchent les femmes et, en particulier, les femmes de couleur d’occuper des responsabilités politiques. Elle a ainsi créé Take Office dans le but de mettre les femmes qui se lancent dans la politique et la fonction publique en relation avec des chefs de file du domaine, en perfectionnant leurs connaissances et en constituant leur réseau. « Ce projet permet de donner aux femmes talentueuses la bonne combinaison de savoir-faire et de possibilités », explique Jeri Powell. Cette initiative aide effectivement les femmes à réaliser en peu de temps ce qui leur prendrait plusieurs années à accomplir par elles-mêmes, grâce à des indications précieuses sur la manière de naviguer dans l’univers du gouvernement, à des activités de promotion et à des campagnes politiques.

Un concentré de puissance

En janvier, Jeri Powell a organisé un programme pilote axé sur New York, intitulé « Pathways to Politics » (En route vers la politique), à l’université de Columbia. Des responsables politiques de premier plan et des experts de haut niveau y ont participé. « C’était un concentré de puissance du début à la fin », a déclaré Shadawn Smith, vice-présidente chargée des affaires extérieures et de l’engagement communautaire de NYC & Company, qui a été nommée au conseil de sa collectivité locale après avoir pris part au programme. « Cette initiative a vraiment levé le rideau sur certaines choses et m’a permis de mieux comprendre ce qu’il faut pour se présenter et à quoi ressemble une campagne réussie. »

Ce projet non partisan met l’accent sur la diversité : plus de la moitié des participants sont des femmes de couleur. « Je ne pense pas exagérer en disant à quel point il est important que KBF Canada soutienne une femme noire pour accomplir ce travail », explique Jeri Powell. « Lorsque des femmes de couleur donnent de leur personne, c’est tout naturellement que les programmes élaborés favorisent davantage l’inclusion et la diversité. » Le programme envoie un message fort aux femmes : elles ne doivent pas se retirer ou s’exclure elles-mêmes sous prétexte qu’elles pensent ne pas disposer des compétences ou de l’expérience requises. « Ce programme donne aux femmes la confiance et les connaissances nécessaires pour y arriver et les conforte aussi dans l’idée qu’on a besoin de femmes en politique et au sein du gouvernement », affirme Shadawn Smith.

Un concept plus ambitieux et plus accessible

Le concept s’étend désormais au niveau national, grâce à la création d’un programme en ligne ambitieux auquel 35 femmes pourront participer début 2021. Ce programme s’adresse à des candidates accomplies dans n’importe quel domaine, quelle que soit leur expérience antérieure en politique ou dans la fonction publique. Il s’agit d’un programme efficace et de courte durée, de sorte que les femmes ne doivent pas jongler pour s’absenter de leur travail ou de leur famille pour y assister. Le format virtuel est actuellement nécessaire pour des raisons de santé, mais il a également l’avantage de réduire plus encore les obstacles à la participation, puisqu’il permet à des femmes des quatre coins du pays d’y participer. « Grâce au côté virtuel, nous ne sommes pas limités sur le plan géographique et, selon moi, il s’agit là d’un aspect vraiment intéressant du projet sur lequel nous travaillons au sein de KBF Canada », explique Jeri Powell. « C’est vraiment formidable de pouvoir élargir la liste de participants et de conférenciers. »

À cause de la pandémie de COVID-19, les nouveaux arrivants dans le processus ont plus de mal à se mettre en réseau, d’où l’importance capitale d’équilibrer les règles du jeu. « Les élections ont toujours lieu et le gouvernement continue de fonctionner. Nous devons donc trouver des moyens d’avancer », explique Jeri Powell. « J’ai le sentiment que ce que nous sommes en train de mettre au point continuera même lorsque le monde sera de nouveau en mouvement, car c’est toujours utile de proposer quelque chose de plus accessible. »

La diversité du leadership dans l’intérêt général

Plusieurs études montrent que la diversité et la variété de styles de leadership renforcent l’efficacité des organes directeurs, ce qui permet d’obtenir des résultats qui profitent à une plus grande partie de la population. « Une représentation accrue permet d’élaborer des politiques et des lois qui représentent vraiment tout le monde », explique Shadawn Smith.

La pandémie a fait ressortir des disparités en matière de politique économique et de santé, montrant ainsi à quel point il est nécessaire et urgent de mettre au point des politiques en faveur de l’intérêt général. Le Take Office a une incidence directe aux États-Unis, mais il est également important pour le Canada, qui est leur voisin direct. « Pour moi, il y a urgence, il faut se rendre compte que nous n’avons tout simplement pas le luxe d’essayer de prouver que la parité des sexes et l’égalité des genres sont essentielles au sein du gouvernement, en politique et dans la fonction publique », soutient Jeri Powell. « Ce n’est pas une bonne chose, c’est essentiel. »